IMMOBILIER : LES NOTAIRES PLUTÔT CONFIANTS POUR L’IMMOBILIER ANCIEN
Une reprise encore fragile… mais réelle ?
Le Conseil supérieur du notariat (CSN) constate plusieurs signaux positifs après deux années difficiles. « Les indicateurs macroéconomiques sont plutôt favorables », explique Priscille Caignault, membre du bureau. « Les volumes augmentent et les prix restent quasiment stables, même si une légère hausse apparaît. En période de crise, les volumes chutent avant les prix ; or ici, c’est l’inverse. Cela laisse penser que nous sortons peut-être de la crise. »
En septembre 2025, 921 000 transactions dans l’ancien ont été enregistrées, soit 11 % de plus sur un an. Le marché retrouve ainsi son niveau de 2017, après un point bas atteint au troisième trimestre 2024 (832 000 transactions). Cette reprise est en partie portée par le retour des primo-accédants, encouragés par la baisse des taux de crédit.
Cependant, l’évolution des prix et des taux directeurs reste à surveiller pour confirmer la tendance. Les prix commencent à remonter légèrement : +1,3 % en moyenne sur un an pour les appartements anciens. Dijon (+3,1 %), Marseille (+2,4 %), Toulon (+2,3 %) et Reims (+2,1 %) affichent les plus fortes hausses. Sur dix ans, Marseille mène largement, avec +40,6 % et un prix au mètre carré de 3 150 euros, contre 9 570 euros à Paris (+0,8 % sur un an). À l’inverse, Lyon, Bordeaux et Nantes enregistrent encore des baisses.
Cette timide remontée des prix pourrait inciter certains propriétaires à mettre leur bien en vente. Mais le pouvoir d’achat reste un enjeu majeur. Les taux des crédits immobiliers sur vingt ans, après avoir culminé fin 2023, s’étaient stabilisés avant de repartir légèrement à la hausse : de 3,10 % en début d’année à 3,20 % aujourd’hui. « Ils pourraient atteindre 3,50 %, mais sans envolée spectaculaire. Cela ne devrait pas freiner significativement le marché », estime Priscille Caignault.
De son côté, Laurent Rose, notaire à Nice, redoute qu’une hausse des prix « trop rapide » sans reprise suffisante des volumes ne compromette le redémarrage du marché.
Autre élément marquant : les biens restent plus longtemps entre les mains de leurs propriétaires. Un appartement ancien est désormais conservé en moyenne 12 ans, soit un an de plus qu’en 2015. Cette tendance s’explique notamment par les emprunts contractés à des taux historiquement bas.
La reprise devrait donc s’installer de manière progressive.